lundi 15 mars 2010

Journée volée à l'hiver

Dans ce printemps précoce qui n’en est pas un, je m’étais contenté jusqu’ici de faire quelques courses, dans le milieu du jour, alors qu’il fait plus chaud. Mais hier était une ballade plus digne de mention, toute chose étant relative. C’est que mon déménagement approche, et les visites à la quincaillerie se font de plus en plus nombreuses pour tous ces trucs et bidules qu’on rachète à chaque déménagement. Ceux là qu’on a si bien rangé qu’on ne les retrouve plus. Vis à bois, et les petites gaines de plastiques, bidules pour tenir en place des câbles le long des murs, machins pour accrocher des cadres sans démolir le plâtre des murs, où est donc le dévidoir de ruban pour les boîtes, etc. J’ai donc décidé hier samedi, vu le temps splendide, de faire ce trajet à vélo. J’habite à la limite de Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve, et la quincaillerie grande surface est dans Parc-extension.
Je file un bout sur Rachel, puis la piste Molson, monte la 2e avenue jusqu’à St-Zotique. Oups, la piste cyclable n’ouvre qu’au ler avril. Tant pis. Et je file jusqu’à Clark pour redescendre jusqu’à la quincaillerie.

Sur un gros high d’endorphines, ce bâtiment industriel du plus pur style generica, si dépourvu de charme devient presque beau. Bien, je l’avoue, j’aime les quincailleries. Vous avez un problème ? La solution est à la quincaillerie. C’est le monde des solutions, grandes et petites.
Trop d’endorphines sans doute, puisque j’en ai oublié la moitié de ce qui était sur ma la liste, trop pressée de reprendre la route. Retour par une piste que j'aime bien, celle que j’appelle la des Carrières, qui longe la voie ferrée du Canadien Pacifique et qui commence justement derrière la quincaillerie, rue Clark. Plaques de neige glacée aux deux extrémités, mais entre les deux bouts ... de la boue. Oh, mon bonheur fut si.. parfait, si parfaitement parfait! Si l’aller s’était avéré périlleux – la circulation automobile à l’approche de St-Hubert et de St-Laurent était rien de moins que démente - les automobilistes fourmillaient dans tous les sens comme si on avait annoncé un exode immédiat de la ville! - le retour par la piste désertée fut plus propice à la fuite si merveilleuse de pédaler dans l’air frais. Parce que frais il faisait. Surtout quand les nuages ont joué à cache-cache en fin d’après-midi. Je suis arrivée boueuse mais éblouie; ravie. Mes premières sorties urbaines de l’année me donnent toujours l’impression d’avoir à peu près 8 ans d’âge mental. C’est tout bêtement d'aller jouer dehors, et retrouver la dimension ludique de l’ordinaire du quotidien, juste là, au coin de la rue.

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