jeudi 16 juin 2011

Pour étendre son rayon d'action...

Nous avons déjà la possibilité de prendre le métro avec nos vélos, et ce dans certaines plages horaires. C'est très bien. Une option dont je ne me prive pas. Il m'arrive en effet de retrancher quelques kilomètres de bitume brûlant par jour de très grande canicule. Mais cette semaine, c'est d'une autre alternative dont j'ai profitée. Je devais me rendre de Rosemont à St-Eustache. Mais par un temps splendide, prendre la voiture équivaut à rien de moins qu'une punition. Une journée de vélo perdue! Une journée de voiture à rouler sur des autoroutes pour sortir de Montréal, et sillonner les banlieues. Ouach... Alors, qu'à cela ne tienne, j'ai décidé de me prévaloir de l'opportunité que nous offre l'Agence métropolitaine de transport depuis le ler mai : prendre le train!

Encore une fois, bien entendu, il faut respecter certaines plages horaires. En fin de compte, il s'agit essentiellement d'être 'à l'envers du traffic', i.e. de sortir de la ville quand tout le monde s'amène au boulot, et d'y revenir quand tout le monde veut en sortir.

J'effectue un court trajet vers la Gare Centrale (8km) dans la fraîcheur du matin. Il faut entrer par la rue La Gauchetière, descendre de sa monture, et s'amener jusqu'au quai d'embarquement du train de banlieue choisi. Ca fait très bizarre d'entrer dans la Gare Centre, dans ce grand espace des 'pas perdus' avec son vélo. Ce n'est pas sans attirer certains regards, puisque la chose est somme toute assez récente.

On peut acheter ses titres de transport directement sur sa carte Opus. Attention, il y a des bornes pour Via Rail, des bornes Opus, puis des bornes pour les trains de banlieue, tout juste à côté des escaliers qui mènent aux trains, également identifiés 'Opus'. Ce sont ces dernières qu'il faut utiliser. Les titres achetés - les prix varient selon la zone où l'on se dirige - demeurent valides sur votre carte Opus pour une année. Une fois les titres achetés et stockés sur votre carte Opus, il ne restera plus qu'a les 'valider' au moment du départ. Une fois 'validé', vous avez 120 minutes pour prendre le train, sans quoi vos titres seront perdus. Pour certaines voies (8-9-10-11), on a même droit à un ascenseur pour descendre au niveau de la voie ferrée. C'est pas mal chic!

En principe, la voiture de queue est la voiture qui comporte les crochets pour suspendre les vélos. Mais au retour de Deux-Montagnes, on m'a dit qu'il y en avait dans la voiture de tête ET de queue. Il y a un brin de confusion que j'attribue à la nouveauté de ces services... Un 'gros' total de 4 crochets par wagon (de queue et/ou de tête). Certes c'est très très peu, c'est ce qu'on pourrait qualifié d'homéopatique! Si on conjuge 4 vélos par le nombre de trains par jour où ce service est offert, divisé par le nombre de cyclistes qui pourraient potentiellement s'en prévaloir... c'est infinitésimal comme offre. Mais si ces rares crochets sont utilisés souvent, nous aurons de meilleurs munitions pour en exiger davantage...

Pour embarquer à la Gare Centrale, c'est facile parce que le quai d'embarquement est au niveau du wagon. Pour débarquer et embarquer dans les autres stations, il faut se faire les muscles un peu, parce qu'on doit soi-même, sans aide, monter et descendre son vélo dans le train. (Attention : certaines gares ne sont pas accessibles aux vélos. Consulter le site de l'ATM.)

Dans le train, on accroche son vélo à un crochet, le vélo pend verticalement, et l'on attache la roue du bas par une sangle prévue à cet effet. On s'asseoit pas trop loin pour garder un oeil sur sa monture.

Il n'y a pas de frais pour le vélo. Le titre de transport pour le cycliste est le même que pour le passager régulier.

Ce fut un trajet des plus agréables. Arrivée à destination, hop hors du train, et à peine 15 minutes j'étais rendue à destination. Le retour fut tout aussi sans douleur. Le trajet en train est confortable. Et le tarif raisonnable si l'on compare aux coûts en essence pour pareil trajet (7$ l'aller-simple pour se rendre à Deux-Montagnes).

J'ai vu trois autres personnes avec des vélos, dans tous les cas, des gens qui n'ont fait qu'une portion de la ligne Montréal-Deux-Montagnes, mais qui semblaient tous parfaitement familier avec la chose. C'est dans les faits très convivial, et j'ai été étonnée de l'attitude des autres passagers qui n'étaient pas irrités, mais au contraire très coopératifs.

Le site de l'Agence vous donnera toutes les informations - vélos autorisés, directives, plages horaires, etc. - ainsi que les horaires des trains.

Je trouve que de pouvoir aller rouler à la périphérie de Montréal SANS prendre la voiture pour s'y rendre, c'est une perspective tout à fait réjouissante. Souvent, le trajet aller-retour pour simplement sortir de la région de Montréal, c'est déjà pas mal de kilomètres, des kilomètres en milieu urbain qui ne sont pas nécessairement ceux qu'on a envie de faire ce jour-là.

Alors que de se laisser conduire, à bord du train, c'est chouette. Apporter un casse-croûte, un café, petit-déjeuner dans le train si le coeur vous en dit, et vous arriverez au lieu de départ de votre ballade frais et dispo !

Pour infos : Accès Vélo - Agence Métropolitaine de Transport.

2 commentaires:

Opus a dit…

4 crochets à vélo pour un train entier... C'est un début, mais ça démontre à quel point il y a du chemin à faire pour faire comprendre que le vélo est un moyen de transport et non pas un transport de moyen!!!
Merci de nous avoir fait partager cette expérience.

Suzanne a dit…

Mon inquiétude : qui va se risquer à se rendre au train, qui va se fier pouvoir prendre le train avec son vélo, avec 4 crochets par train... On a pas le temps le matin de retourner chez soi, pour repartir en transport en commun ou en auto. C'est une offre si minimale qu'elle n'incite pas à la chose. En tout cas, comment l'AMT pourrait sérieusement dire que c'est un succès ou un échec à partir d'une offre pareille ?