vendredi 25 juin 2010

Entrevue des co-auteurs - Sylvie Laplante

Sylvie Laplante est guide touristique. Son travail se passe beaucoup sur les routes. Mais dans le vrai, elle est une besogneuse indisciplinée et trame sur des projets de créations, avec différents médias : films, dessins, photographie... Elle est curieuse, chercheuse et collectionneuse. Elle est aussi une fidèle randonneuse culturelle des Balades du BAC (Bicycles, Art et Culture). C'est d'ailleurs là qu'on lui a proposé de devenir co-auteur du blogue. Elle nous apporte son regard global de bourlingueuse planétaire et sa connaissance des arts urbains.
Sylvie est aussi une cycliste de route émérite. L'air de rien, elle avale les kilomètres.

Q : Sylvie, quels sont tes intérêts culturels?
R : La performance vivante, publique. Les arts qui lient différents médias technologiques et domaines d'expression. Tout ce qui intuitivement, peut se marier. Les constatations...

Q : Comment perçois-tu le vélo urbain? (ici et ailleurs dans le monde)
R : Le vélo urbain! Y'a-t-il quelque chose de plus intelligent? Pourtant ici, il est étalé et anecdotique, comparé à l'Asie où je travaille depuis plusieurs années. Là-bas, l'achalandage vélo est omniprésent et dense. Il fait partie du paysage à tout acabit et il est un moyen de transport. Lorsqu'on parle de ville cycliste, c'est relatif. À Montréal, le vélo est souvent un loisir, une activité occasionnelle mais un moyen de transport pour bien peu de gens. Les pistes cyclables seraient différemment conçues et la perception des usagers de la route changerait si le vélo était véritablement considéré comme un moyen de transport. Je ne crois pas que ce soit le cas. Ici, une voiture est à sa place sur la route, un vélo qui s'y trouve est toujours déplacé d'une certaine façon. Ici, ça n'est pas encore dans les mentalités.

Q : Comment vis-tu ton cyclisme urbain?
R : À tous les jours, pour la pinte de lait et même plus, interurbain. Je roule régulièrement jusque dans les Laurentides pour visiter ma famille. Les déplacements de plus de 60 km sont monnaie courante pour moi. Mais ça, c'est autre chose. Pour moi, le vélo en ville est l'accès le plus direct à tous les recoins ma ville, le plus rapide si on veut, le plus sécuritaire (s'il n'y avait pas la voiture), le plus écologique, le plus sain pour l'usager et les autres, le plus simple, le moins coûteux, le plus pratique, le plus convivial, le plus social, le plus beau, le plus vu, le plus suivi, le moins casse-tête (c'tu facile de se parquer chez vous?), les gens assis sur un vélo sont les seuls que l'on peut observer, et moi j'aime voir...

Q : Penses-tu que Montréal peut devenir une ville cycliste?
R : J'en suis convaincue. Depuis que je vis à Montréal, le vélo est mon moyen de transport. Moi je ne voit pas le futur du vélo cantonné sur des pistes cyclables. Ça isole le vélo de la vue et de la vue des automobilistes, ça le fait disparaître de la circulation et ça accroche là où il y a croisement. Le vélo DOIT avoir sa place sur la rue pour que les automobilistes soient avisés de la présence de cyclistes, les voient, s'y habituent. Et surtout changer leur façon de conduire. Rien ne changera si on continue de penser que le déplacement automobile ne peut pas être troublé. Il le sera plus encore si la conduite ne l'incorpore pas. Dans vingt ans, peut-être qu'avoir un char, ce sera dépassé en ville.

Q : Que représente le "Slow bike" pour toi?
R : Quand j'étais petite, mes parents nous amenaient quelque-fois faire « un tour d'auto » une sorte de loisir, comme un tour de manège... On était trop petits et on ne voyait rien. Le "Slow bike" ça y ressemble mais on voit tout, et à tout âge !

1 commentaire:

Sylvie a dit…

Eh!!
J'avais pas encore vu ce compte-rendu! J'aime bien, merci. Oui, il y a déjà un petit bout de ça et ça restera d'actualité. Ça tient la route. À quand le prochain BAC?