lundi 12 avril 2010

Rayon d'action : éloge du commerce de proximité

Petit problème sur mon vélo de tous les jours, celui que j'appelle mon vanity bike, mon vélo joli. L'autre c'est mon utility bike, le vélo cargo, pour le gros boulot. Mon problème? Rien du tout. Certainement pas de quoi écrire une note dans un blog... Deux rayons de cassés. Par ma faute. Charge trop lourde sur le porte-baggages de mon vélo joli, lors d'un aller-retour au travail. Un rayon mercredi matin, à l'aller, en plein déluge : pluck! Un rayon le soir, au retour : (re)pluck! Et voilà le vélo mis hors jeu. Et tous les vélocistes en ville bookés solide jusqu'en mai pour les mises au point du printemps. Je suis à ronger mon frein à l'approche de la fin de semaine.

Je me risque et j'arrête dans deux boutiques qui sont sur ma route, entre le boulot de ce vendredi et la maison. Rien à faire. Et puis, j'aboutie dans mon quartier qui n'en est pas un, ni Plateau, ni Rosemont, ni HoMa, sorte de mini no man's land à la confluence des trois. Puis, deux synapses qui se connectent dans ma cervelle un peu fatiguée du vendredi : euréka! Il y a cette boutique, quelque part plus à l'est, sur Rachel, où il m'arrive de voir des vélos en location l'été. Je m'y suis arrêtée il y a un an ou deux. Comment ai-je pu l'oublier! C'est le moral en berne que je m'y pointe. Je ne suis pas une habituée de la boutique, ils sont sûrement complet, à faire des mises au point à la queue leu leu. Et puis le miracle se produit. Oui, on va réparer mes rayons. Tout de suite, là. Bien sûr qu'ils ont un carnet bien rempli de mises au point. Mais pour deux rayons, on peut. Et, oui, je pourrai rouler toute la fin de semaine!

Bien entendu, cette politique du sans-rendez-vous est pratiquée par d'autres boutiques aussi. Mais en général, cette façon de faire est suspendue pendant cette période un peu démente pour eux, temps fort de la remise en ordre des vélos.

Pendant que j'attends ma monture, je réfléchis à tout ça. L'hiver, quand je suis contrainte de me déplacer en voiture, c'est comme si tout ces commerces de proximité tombaient dans une sorte de point aveugle, parce qu'avec les autos, on est toujours à chercher du m.... stationnement, chose compliquée dans les petits quartiers. On est toujours à payer du stationnement, des parcomètres, à attraper des contraventions. Le sacro-saint stationnement. C'est le pouvoir d'attraction des grandes surfaces, des centres commerciaux, des banlieues, etc. Bref, c'est aussi ça la vie à vélo : réinvestir un rayon d'action différent, et renouer avec tous mes commerces de proximité. La vie à échelle humaine. C'est avec un beau grand sourire accroché dans le visage que je suis repartie de là, à rêver à mes ballades de la fin de semaine.

Si on se compare à des aglomérations de pareille envergure, le Grand Montréal est une région plutôt gatée en fait de bons vélocistes*. Je l'ai constaté maintes fois en voyage. Alors, chapeau et merci à tous ceux et celles qui, non seulement nous font bénéficier de leur expertise, mais aussi ... se salissent les mains pour nous.

*Vélociste : personne qui vend et répare des bicyclettes.

PS Merci aux gars de Vélo Montréal au 3880 Rachel est. Et désolée pour pas de tarte au sucre.

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