Vous pourrez aller à vélo à la magnifique exposition - Le verre selon Tiffany : la couleur en fusion - puisqu’elle est parmi nous jusqu’au 2 mai prochain au Musée des Beaux-arts de Montréal.Je crois que ce sera un autre très bon coup du Musée, puisque voilà une exposition véritablement accessible à tous, et où l’on cotoîe dans une proximité étonnante des oeuvres de Tiffany exposées dans toute leur splendeur, leur magnificence. Les vases, luminaires, vitraux rivalisent de beauté sous nos yeux et témoignent d’une époque haute en couleur, au propre et au figuré.
L’exposition nous apprend toutes sortes de choses sur la grande épopée Tiffany qui dura plus d’un siècle. Par exemple, quelles étaient les influences de la première heure, en l'occurence les mosaïques d’Afrique du Nord. Que Tiffany le créateur était doublé d’un homme d’affaires qui savait bien s’entourer. Que son apport véritable à l’art du verre, c’est précisément le verre, c’est-à-dire qu’avec chimistes et artisans, il a mis au point des procédés qui permettaient de créer des couleurs, des textures, des motifs nouveaux, élargissant d’autant la palette, le vocabulaire des artistes du verre.
À une époque où les femmes avaient peu de choix de vie, encore moins de choix de carrières – se marier et avoir des enfants, devenir enseignante ou religieuse – Clara reçoit une formation en art, vit seule dans le New York de la fin du 19e, début 20e siècle, et elle est responsable de l’atelier où l’on choisit et coupe le verre. Dans cet atelier, elle a sous ses ordres un cinquantaine de femmes que l'on nommera les Tiffany girls. Plus étonnant encore, sa correspondance nous révèle qu'elle se rend au travail ... à vélo. Complètement atypique pour une femme de son époque !
L’on sait que la compagnie Tiffany & Co produisait à ses débuts bijoux, argenterie, papeterie, et c’est à cette même époque, vers 1890, qu’ont été conçus des ... vélos! Non pas en verre, mais aux cadres sertis d’argent, avec poignées en ivoire, des vélos qui ont existé en très peu d’exemplaires. J’ai donc imaginé un Tiffany reconnaissant de l’apport indéniable de Clara aux ateliers Tiffany, lui offrant l’un de ses vélos, à elle qui roulait dans les rues de New York chaque jour pour se rendre au travail.N.D.L.R. : Nous tenons à préciser qu'il n'y a pas d'exemplaire de ce vélo à l'exposition Tiffany du Musée des Beaux-arts de Montréal.
Sur Arthur J.Nash, : Behind the scenes of Tiffany Glassmaking. The Nash Notebooks. St-Martin’s Press. 2001.
Sur Clara Driscoll : A new light on Tiffany : Clara Driscoll and the Tiffany Girls. D.Giles Ltd. 2007.
Crédit photographique : Clara Driscoll dans son atelier aux Studios Tiffany, en compagnie de Joseph Briggs, 1901. New York. Département des arts décoratifs, Metropolitan Museum of Art.
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