lundi 30 novembre 2009

L'hiver frappe à la porte

L'hiver frappe à la porte. Les vélos, pour la plupart d'entre nous, sont remisés. Et la longue attente du retour des jours chauds recommence. De quoi se morfondre, s'ankyloser, envier les villes profitant d'un climat plus clément qui permet de rouler toute l'année.
Cette pause forcée est certes frustrante, mais c'est l'occasion de réfléchir sur le fait que le déplacement vélocipédique urbain est bien plus qu'un simple transport. C'est un mouvement dans tous les sens du terme. Et c'est aussi durant cette période que l'on mesure à quel point le vélo nous simplifie la vie, car privé de ses services, les déplacements deviennent bien plus laborieux.
Le froid nous fait baisser la tête et plisser les yeux. On va perdre pour quelque mois un certain niveau de regard sur ce qui nous entoure, cette observation sereine de notre environnement immédiat.

D'un autre point de vue plus pragmatique et plus positif, c'est aussi l'occasion de donner à notre fidèle monture un brin de jeunesse en le nettoyant soigneusement avec un gant en ratine, car c'est un excellent passe-partout, un peu d'eau et de savon doux. Par cette opération, on pourra bien observer notre mécanique sous toutes ses coutures et déceler plus facilement ses besoins imminents, c'est-à-dire les ajustements nécessaires ou les pièces à remplacer.
Et puis, sachant que notre vélo est fin prêt pour le printemps, on aura plus facilement l'occasion de le sortir sitôt la température adéquate revenue.

Station Baïkal
acrylique sur toile - 2007 - 24" x 36" (
61,0 cm x 91,4 cm)
série "Formes noires" www.alec5.com

samedi 28 novembre 2009

L'art comme valeur refuge

C'est bien connu, en temps de crise économique, ou de troubles politiques, les fins investisseurs collectionnent des oeuvres d'art. J'entend cependant l'art comme valeur refuge dans un autre sens. Quand le sens déserte nos sociétés, que nous sommes entourés de commissions d'enquête sur la corruption, et qu'il semble que toutes nos institutions foutent le camp, l'art, l'objet d'art, est imperturbable. Il tient la route. Je dirais même qu'il est un phare, une bouée de sens. Et bien entendu, il est aussi et avant tout plaisir des sens.

Alors, vous n'osez plus écouter les nouvelles télévisées ou suivre votre fil de presse sur Twitter et autres médias sociaux ? Votre banquier vous verse des intérêts homéopatiques sur votre maigre pécule ? Enfourchez votre monture, et pédalez jusqu'à l'expo-vente 'Prêt-à-emporter' du centre d'artistes autogéré L'Atelier circulaire. Ce centre, situé dans le Mile-End, offre sous un même toît, et depuis plus de vingt ans des lieux de production, de formation et d'échanges pour des estampiers québécois et d'autres latitudes.

La vente a lieu dans la gallerie qui elle se trouve au rez-de-chaussée du 5445 De Gaspé. Lors de cette expo-vente, vous y ferez de bonnes affaires, puisque toutes les oeuvres sont à 100$ et moins. Des oeuvres d'artistes de renom, et d'artistes émergents.

L'évènement en est à sa 4e édition, et pour y être allée à chaque année, je puis témoigner de l'engouement qu'il déclenche tant chez les connaisseurs que les néophytes, qu'ils et elles soit des collectionneurs ou non. C'est également une occasion magnifique pour dénicher des cadeaux à offrir à des êtres chers, tout en évitant la cohue des centres commerciaux.

L'oeuvre reproduite ici est de Jacinthe Tétreault, et cette oeuvre fera l'objet d'un tirage lors de l'expo-vente.

vendredi 27 novembre 2009

La forme d'une ville

Il n'existe nulle coincidence
entre le plan d'une ville

dont nous consultons le dépliant
et l'image mentale qui surgit en nous,
à l'appel de son nom,
du sédiment déposé dans la mémoire
par nos vagabondages quotidiens.


Julien Gracq, La forme d'une ville.
Éditions Josée Corti, 1983.

J'aime les cartes. Cartes de villes, de comtés, de pays, de continents, des cartes anciennes jusqu'aux images satellite de Google Earth, elles me font rêver, voyager, comprendre. Je peux passer des heures à regarder des cartes et des atlas, y lire les informations qu'on y trouve, mais aussi plus simplement, plus ludiquement, apprécier leur esthétique, leurs codes. Mes préférés, les cartes topographiques, dans leurs dégradés de vert, et les cartes marines, dans leur dégradés de bleu. Elles sont tout à la fois géographie, histoire, science et art. On regarde des cartes avant de partir, et on essaie de s'imaginer la forme de la ville à découvrir. Puis, au retour, cette même carte évoque tout à coup en nous tant d'images, de saveurs, d'odeurs, de lumières. C'est magique.

Depuis quelques temps, j'ai un petit boulot de plus, je travaille dans une librairie grande surface quelques heures par semaine. Parmi les lecteurs qui la fréquentent, des gens qui préparent un voyage et qui viennent y chercher des guides. Invariablement, ils m'informent de leur destination, et invariablement, je leur demande : oui, mais quelle(s) villes(s) visiterez-vous dans ce pays ? Parce que je ne peux m'empêcher à chaque fois de leur suggérer une édition de la magnifique série Cartoville.

Ce n'est pas en préparant un voyage que j'ai découvert cette collection, mais bien en m'apprêtant à recevoir à Montréal, des amis en provenance d'Europe. J'avais fait l'acquisition du petit Moleskine noir de la série City Notebook, édition Montréal, que j'avais bourré de bonnes adresses pour eux. Et j'avais maintenant aussi à leur offrir la Cartoville pour Montréal. Mais au-delà de l'aide précieuse que peuvent représenter ces deux outils pour des visiteurs étrangers, c'est une façon exceptionnelle de voir Montréal pour ceux et celles qui y vivent, depuis peu ou depuis toujours.

Puisque quand on vit dans une ville de la taille de Montréal, et particulièrement si on la parcours à pied ou à vélo, on découvre sans cesse de nouveaux coins, de nouveaux voisinages, de nouveaux quartiers. Et cette très belle et si bien pensée série Cartoville est toute indiquée pour la marche ou le vélo puisqu'il s'agit de tout petits livres qui ne pèsent pas lourds, et qui nous exemptent de traîner aussi une carte, plus encombrante, moins pratique. Le concept est simple, chaque page comporte une carte dépliable qui double la surface du livre. Chaque carte est accompagnée de vignettes décrivant les lieux suggérés, répertoriés.

Pourquoi citer Gracq, un auteur qu'on ne lit presque plus ? Parce que cet ouvrage, La forme d'une ville, est, il me semble, un essai formidable sur le comment une ville nous fait, un exposé, dans un français certe un peu suranné, mais combien riche et précis, de la fonction matricielle des lieux qui nous on vu naître et grandir. À lire pour mieux comprendre la ville et son influence sur soi. Disponible en d'autres éditions, plus récentes, que celle mentionnée plus haut.

Je profite de ma note pour vous envoyer voir un photoblog (oui, un autre photoblog!) des plus rafraîchissants, soit le site 416cyclestyle.com. Gallerie de photographies mettant en scène tout simplement des gens à vélo dans la ville, au quotidien. Le '416', faisant référence à l'indicatif régional de la ville de Toronto, ce sont donc des cyclistes Torontois qu'on y voit. Cette diversité, et leur ingéniosité, me décroche chaque fois un grand sourire. Et dans la grisaille de novembre, qui peut dire non à ça ?

Bonne lecture et bon vélo!

mardi 24 novembre 2009

Young Indy


Opus Rambler 2009

Pour faire suite à l'inspiration, voilà un vélo, ou plutôt une version d'un concept de vélo qui nous trottait dans l'esprit depuis un moment. La question était : pourquoi ne pas faire un vélo de type Urbanista pour les jeunes? Un vélo de petite taille avec des roues de 24"? La réponse est le Rambler. Vélo atypique pour ce genre de jeunes cyclistes, on en convient mais, justement, pourquoi pas faire les choses différemment?
Si le Cervin est inspiré d'Idiana Jones, le Rambler est vraiment le "Young Indy" de la série.
Et pourquoi pas une version du Nuovella pour jeunes filles?

mardi 17 novembre 2009

Art crank



ARTCRANK

Voici une expression vivante de l'amalgame possible entre art et bicyclette. Graphistes, artistes et amateurs vélocipédiques se sont rencontrés lors de l'exposition ART CRANK à Minneapolis. Cette exposition s'est déplacée par la suite à Denver, Saint-Louis, Portland et Sans Fransisco. Chaque exposition invitait aussi des artistes locaux à venir présenter leurs créations.
Cette exposition itinérante a suscité un très grand intérêt comme en témoignent les images de ce reportage produit par ArtCrank.

lundi 9 novembre 2009

Lecture de l'odomètre

La belle saison n'est pas terminée, mais on ne peut être dans le déni complet : elle tire à sa fin. Je passe en revue quelques objectifs que je m'étais donnés pour cette année. Mon bilan est plutôt positif. J'ai principalement utilisé mon vélo au détriment de la voiture. En fait, étonnament, beaucoup plus que je ne l'aurais cru possible au départ. J'ai aussi étendu mon rayon d'action, ajoutant à mes trajets habituels d'autres que j'aurais faits en voiture par le passé. Ma foi, je suis plutôt fière de moi. Sauf pour une chose. Un objectif non-négligeable. Pour ne pas dire le plus important de tous. Et pour cet objectif, c'est un quasi échec. C'est que j'aimerais ralentir. Ou devrais-je dire r-a-l-e-n-t-i-r. Ce pas qu'une mince affaire que de ralentir quand tout autour de nous file à toute allure, les voitures, les autres cyclistes, le temps. Je voulais partir plus tôt le matin, prendre mon temps, et au retour, flâner, trainer, changer de trajets, varier les trajets. Mais c'est un conditionnement si profondément enraciné que j'ai très peu réussi à ce chapître, dans le train train quotidien. Oh, je n'ai pas de peine à être méditative un beau dimanche après-midi, ou un samedi sur une piste cyclable quelque part en rase campagne. Ce n'est pas là qu'il y a un problème. Ce qui mine, c'est le stress lié aux trajets quotidiens en milieu urbain. Et c'est ce rythme là que j'ai peu infléchi. C'est donc un bilan mitigé pour moi.

Et vous, vous arrivez à ralentir ?
Vous avez des trucs pour ne pas suivre le troupeau des gens pressés ?

En terminant, un addendum à une note précédente : pas que je ne sois plus mercantile qu'une autre, mais j'avais entendu dire que si on utilisait son vélo de façon importante (beaucoup de km) pour aller au boulot, ça avait une incidence significative sur la prime d'assurance de son véhicule automobile, puisque du coup, ça diminue les km faits en auto. J'apprends donc ce matin que mes quelques 3000 km de vélo-boulot de cette année réduiront ma prime d'assurance auto d'un beau gros 53$ par an, soit environ 1$ par semaine. Je crois que les assureurs ont du chemin à faire, pas mal de chemin à faire - sans mauvais jeu de mots - avant d'appeler ça un incitatif. Vaut mieux en rire!

Crédit photographique : http://www.flickr.com/photos/sosico/3729900060/ / CC BY-NC-ND 2.0